Забытые в изгнании. Франция, Париж. Книга 1 - Ростислав Смольский
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sauvage S'envole vers l'infini. — Petit ange Dont les yeux sont les reflets de célestes images Et les astres irisés trempés dans la fange. Ton amour est payé de sous … et ton âme, Esclave radieuse dont j'ignore le prix, Tandis que ton petit corps frêle se pâme — Insouciante et chaste, sourit. Vers quel Diex inconnu s'envole ton sourire? Pour qui la flamme secrète de tes divines ardeurs? Les cieux sont muets et tristes à mourir … Sous ma main je sens battre ton petit coeur! Qu'attends-tu? Le mystère de l'amour T'est connu. Ton regard errant S'attache froid sur mes yeux; au petit jour Tu as lu leur mystère — le Néant! Tu me quittes. Sur tes lèvres fleuries S'évanouit l'ardeur de mes caresses. Tu emportes ton mystére — et l'oubli, Tu me laisses seul — en détresse. Baedecker (1919) Tu vins vers moi, sourriant et humide, Me disant des mots tendres dans une langue que j'ignore, La langue de ton pays. Dand ton regard limpide Je vis naître le reflet de lointains amours. Dis moi — le soleil éclatant de tes cieux — Engendre-t-il dans le sens des inconnues ardeurs? Brûlantes comme les flammes saintes devant l'autel Dans les temples de l'amour où languissent les coeurs? Dis-moi — la Nuit tiède, perfide enchanteresse, Dont le sien frémit de myriades d'étoiles, Enivre-t-elle ton âme pure d'incomparables caresses, En garde-t-elle le secret troublant dans son voile? Tu me parles … Les mots, comme d'une fleur éclose, De ta bouche s'envolent vers la lueur du jour. J'ai comprit ton langage — et dans tes lèvres roses Je puisse, enivré, le poison d'amour. N'importe (1919) Ne parle plus … Laisse chanter le silence, Ses stances et ses romances. C'est le divin chanteur qui accompagne l'amour La nuit et le jour. Qu'importe que nos corps sont egaux — Vers l'infini rament Nos âmes Et se pâment Dans un délire radieux De tandresses, De caresses … Bon Dieux! Qu'importe qu'on va nous juger cupides! Stupides Sont ceux qui traînent Les chaînes D'esclaves! Epaves d'amour, mendiants d'ardeurs Qui meurent Inassouvis Dans l'orgueuil et le mépris! N'importe! Je t'aime, j'adore Ton souple corps, La caresse lente De ta bouche frémissante, Le delire, l'ivresse, La divine tendresse, Le vertige, l'oubli, Le rêve, l'infini … Vagabond (1919) Je cherche l'amour partout — et sans trêve Je parcours les lieux equivoques — Sinistre vagabond — et mon rêve Je le trouve en guenilles et en loques. N'importe, mon âme hautaine y puisse Une ivresse intense et fière. Ce qu'on aime, on le méprise. O, je ne suis point austére! Les plus beaux contes de l'Orient On les a pour ce quelques piastres. Faut accepter en souriant Les Dons dont nous comblent les astres. Mais le fantôme bleu de l'amour Se baladent dans la banlieue Paraît moins beau le jour! — Oui, mais la Nuit te change les yeux, La Nuit c'est la grande magicienne — Schéhérazade — enchantresse — La sorcellerie de son haleine Va te combler de rares ivresses. Ne crains point d'aborder Ce Gigolo qui pue le vice — La Nuit divine va le changer En Ganymède ou en Dionys. C'est un jeune Dieu qui dans tes bras Va se pâmer dans le délire. Cette volupté
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